Il est des moments où les élus doivent prendre leurs responsabilités. Membre de la Commission Départementale de Coopération Intercommunale du Puy de Dôme j’ai du me prononcer sur le schéma proposé par le préfet et amendé par les élus de la commission.
Les services préfectoraux ont, dans un premier temps, conduit une réflexion sur le terrain en tenant compte l’esprit de la loi, en particulier intégrant la notion de bassin de vie indispensable à toute réflexion autour de l’aménagement du territoire. Ils se sont heurtés à un double réflexe des élus : par peur pour la plupart d’entre eux de « disparaître » dans des intercommunalités trop vastes, par défense d’une certaine conception du pouvoir – pas la mienne – pour certains présidents de communautés de communes. Au delà, l’opposition gauche-droite a achevé de condamner tout véritable débat.
La loi donnait aux services de l’Etat tous les moyens de passer outre, mais le résultat des sénatoriales a refroidi grandement les ardeurs : le préfet a abandonné en rase campagne les sous-préfets qui s’étaient engagés dans la conduite de cette réforme indispensable, comme dans un arrondissement comme celui d’Ambert : 7 communautés de communes pour 27 000 habitants…
Le préfet a préféré achever le schéma, au début du mois de décembre en validant les amendements proposés par les élus de la commission : un maintien en l’état de l’existant pour l’essentiel. Au final un document qui satisfait les uns et les autres :
– une avancée remarquable aux yeux du préfet
– Le respect de la volonté de ne rien changer des élus de l’autre.
Ceci reste encore en attente de l’arrêté préfectoral, mais j’imagine mal celui-ci passer outre l’avis de la CDCI.
Au final, une situation inacceptable de mon point de vue : abandon de toute vision d’aménagement, refus de prendre en compte les demandes des communes au profit d’intercommunalités inadaptées, encouragement au développement de fiefs de roitelets locaux sans logique de bassin de vie… et enfin manque de courage des élus qui, pour nombre d’entre eux sont persuadés de l’incohérence du résultat obtenu.
Aussi, même si cela ne pouvait qu’être difficile, seul, j’ai voté contre le schéma proposé. Il n’était pas concevable que l’unanimité cautionne une telle absence de vision de l’avenir. Ainsi est-il possible également au MoDem, de relancer demain la réflexion sur l’intercommunalité, en la départissant de toute vision partisane et en l’ouvrant sur le seul intérêt de nos territoires.